Titre du mémoire :

Effets des insecticides (Spinosad & thiamethoxame) et des maladies sur l’abeille domestique (Apis mellifera L.): longévité et développement.

Résumé :

Afin de déterminer les principales pathologies qui affectent les abeilles locales, un échantillonnage d’Apis mellifera intermissa a été effectué dans le nord-est algérien au niveau de l’ensemble des communes de la wilaya d’Annaba durant les saisons automne/hiver 2013 et 2014. Au total, 65 ruches asymptomatiques au niveau de 18 ruchers ont été sélectionnées et des ouvrières adultes ainsi que des larves ont été prélevées. L’analyse moléculaire effectuée sur les échantillons d’abeilles a concerné la détection de champignons microsporidies (Nosema ceranae, Nosema apis et Nosema bombi); de parasites (Crithidia mellificae et Apicystis bombi); d’un endoparasite (Acarapis woodi); de bactéries (Paenibacillus larvae et Melissococcus plutonius) et de virus: virus des ailes déformées (DWV), virus du Cachemire (KBV), virus de la paralysie aiguë (ABPV), virus israélien de la paralysie aiguë (IAPV), virus du couvain sacciforme (SBV), virus du lac Sinaï (LSV), virus de la paralysie lente (SBPV) et virus de la paralysie chronique (CBPV). Aussi, un questionnaire a été élaboré afin de récolter des informations auprès des apiculteurs concernant l’état sanitaire et la gestion des ruchers sélectionnés. Les abeilles analysées ont révélé la présence de N. ceranae; C. mellificae; A. bombi; P. larvae; DWV; LSV et SBV. N. ceranae à l’origine de la nosémose est le pathogène le plus fréquent qui infecte respectivement 80,95% et 86,36% des ruches analysées en 2013 et 2014 suivie par C. mellificae (38,64% et 47,62%). A. bombi a été détecté dans 2,27% des ruches uniquement en 2013 et enfin P. larvae, dans 2,56% et 15% des ruches. Parmi les huit virus ciblés dans cette étude, trois seulement ont été détectés dont le plus répandu est DWV (45,45% et 42,86%) suivi de LSV (6,82% et 4,76%.). Quant à SBV, il a été détecté seulement en 2014 dans 14,29% des ruches. L’identification morphologique et moléculaire des mouches (adultes, pupes et larves), apparues dans certains lots d’abeilles adultes échantillonnées et maintenues vivantes dans des boîtes d’élevage au laboratoire, a permis la confirmation de la présence de Megaselia scalaris (Diptera: Phoridae) parasitant A. mellifera intermissa révélant ainsi pour la première fois la possibilité de l’infestation des abeilles par cette mouche. Aussi, la détection du virus des ailes déformées chez les larves de M. scalaris analysées permet de confirmer la participation de ce Phoridae dans la transmission de DWV chez A. mellifera. L’analyse du questionnaire a montré la forte présence, au niveau des ruchers, de la fausse teigne Galleria mellonella suivie de l’acarien Varroa destructor et à moindres fréquences, de la nosémose, du couvain sacciforme (SBV) et du couvain plâtré ainsi que de la loque américaine et du noircissement des cellules royales. Les pertes de colonies sont estimées en moyenne à 25% et sont principalement causées par G. mellonella et les mauvaises conditions climatiques. Aussi, l’impact de deux insecticides: le thiaméthoxame (néonicotinoïde) et le spinosad (bioinsecticide) a été évalué, d’une part, sur le développement des glandes hypopharyngiennes par la mesure des diamètres de leurs acini ainsi que la teneur en protéines des têtes et, d’autre part, sur la survie des ouvrières adultes d’A. mellifera intermissa. Dans un premier temps, des tests de toxicité ont été appliqués sur A. mellifera intermissa afin de déterminer la concentration létale qui tue 50% des abeilles pendant 24 heures (CL50 (24H)) par ingestion orale de chaque insecticide testé. Les résultats indiquent que la CL50 (24H) par ingestion du thiaméthoxame est de 0,31 ng/µl correspondant à la dose létale DL50 de 2,48 ng/abeille. Concernant le spinosad, la CL50 (24H) est de 24 ng/µl correspondant à la DL50 de 192 ng/abeille. Par la suite, le thiaméthoxame et le spinosad ont été administrés par ingestion aiguë (CL50) et chronique (CL10) chez les abeilles nouvellement émergées. Dans les lots traités, les abeilles sont alimentées avec du sirop de sucre à 500g/l renfermant une concentration (CL50 ou CL10) soit de thiaméthoxame soit du spinosad et du candi à base de pollen mélangé avec du sirop de sucre renfermant du thiaméthoxame ou du spinosad à la même concentration. Les abeilles sont prélevées à 6, 9 et 14 jours après administration par ingestion chronique et aiguë du thiaméthoxame et du spinosad et leurs glandes hypopharyngiennes ainsi que leurs têtes sont récupérées. Les deux modes d’ingestion induisent une diminution des diamètres des acini des glandes hypopharyngiennes chez les ouvrières à 6, 9 et 14 jours et des teneurs en protéines de la tête des abeilles uniquement à 9 jours pour l’exposition chronique (CL10) et à 6 et 9 jours pour l’exposition aiguë (CL50). Cette réduction est accompagnée d’un changement de l’aspect général des glandes. Les effets du thiaméthoxame et du spinosad (CL25 et CL10) évalués sur la survie d’A. mellifera intermissa durant les 60 premiers jours de la vie imaginale montrent que le taux de survie varie en fonction de l’insecticide et de la concentration administrés. La réduction de la survie des ouvrières est plus prononcée suite à l’ingestion du spinosad.

Etudiant (e) : MENAIL A. Hichem
Niveau : Doctorat 3ème cycle
Co-encadreur : Guy SMAGGHE
Date de soutenance : 2017
Titre du mémoire :

Effets secondaires des acaricides sur l’abeille domestique Apis mellifera intermissa et analyse de l’activité antimicrobienne de la propolis et du miel.

Résumé :

L’impact de deux acaricides, synthétique (fluvalinate) et naturel (acide oxalique), utilisés dans la lutte contre l’acarien ectoparasite de l’abeille: Varroa destructor, a été évalué sur les abeilles locales Apis mellifera intermissa. Des échantillons de miel et de propolis ont été prélevés au niveau d’un rucher situé dans le Nord-est Algérien (36°42’N7°50’E) à partir de colonies d’abeilles traitées par le fluvalinate et par l’acide oxalique et de colonies non traitées ayant servi de témoins. Les paramètres physico-chimiques du miel (hygrométrie; pH; conductivité électrique et teneur en cendres) ont été mesurés et les teneurs en polyphénols et en flavonoïdes totaux du miel et de la propolis ont été dosées. L’activité antimicrobienne de ces deux produits de la ruche à l’égard de six souches bactériennes, Gram positif [(Bacillus subtilis (IPA); Bacillus cereus (IPA);Staphylococcus aureus (ATCC 25923R)] et Gram négatif [(Escherichia coli (ATCC 25922R); Klebsiella pneumoniae (IPA); Pseudomonas aeruginosa (ATCC 27893R)] et d’une souche fongique Candida albicans (IPA 549) a été évaluée. Les résultats obtenus ont montré que les activités antimicrobiennes ainsi que les teneurs en polyphénols et en flavonoïdes totaux du miel et de la propolis sont faibles au niveau des échantillons recueillis dans les colonies d’abeilles traitées par les acaricides comparativement à celles des échantillons des colonies non traitées. L’absence de différences significatives entre les paramètres physico-chimiques des miels des deux types de colonies d’abeilles confirme leur non implication dans la variabilité de l’activité antimicrobienne obtenue entre les échantillons des miels analysés et que cette variabilité serait plutôt en relation avec la variabilité de leurs composés phénoliques. Le fluvalinate et l’acide oxalique ont un impact négatif sur la santé des abeilles, se répercutant sur la qualité et l’activité antimicrobienne de leurs produits. Les abeilles des colonies traitées aux acaricides recueilleraient moins de nectar et de résine que les abeilles des colonies non traitées puisque les teneurs en composés phénoliques de leurs miels et de leurs propolis sont moins élevées. Aussi, l’application topique de l’acide oxalique, à différentes concentrations (3,5%, 6% et 20%), sur les ouvrières d’A. mellifera intermissa nouvellement émergées a révélé des effets toxiques de l’acide oxalique. Cette toxicité est exprimée par l’induction de l’activité spécifique de la Glutathion S-Transférase (GST), soit uniquement 24h après son administration à forte concentration (20%) et, 48h après pour les faibles concentrations. La mise en place tardive du processus de détoxication aux concentrations préconisées dans le traitement anti-varroa (3,5% et 6%) risque d’être plus néfastes pour les abeilles d’autant plus que des altérations tissulaires de l’épithélium intestinal ont été observées suite à l’application topique de l’acide oxalique à 3,5% et à 20%. L’évaluation de l’activité antimicrobienne du miel et de la propolis à l’égard de quatre bactéries impliquées dans les intoxications alimentaires [Bacillus cereus (IPA), Staphylococcus aureus (ATCC25923R), Escherichia coli (ATCC25922) et Pseudomonas aeruginosa (ATCC27893R)] a été réalisée. Des échantillons de propolis et de miel ont été prélevés dans différentes régions de l’Est Algérien: Seraïdi (36°54'N, 7°37'E); Chetaïbi (36°59'N, 7°19' E); El Bouni (36°49′N, 7° 39′E) et Berrahal (36°50′N, 7°26′E). Les résultats ont montré que la propolis et le miel échantillonnés au niveau des régions de Seraïdi et de Chetaïbi, caractérisées par une richesse floristique mellifère diversifiée, présentent des teneurs en polyphénols et en flavonoïdes totaux ainsi que des activités bactériostatiques plus élevées à l’égard des souches testées, comparativement à celles des régions d’El Bouni et de Berrahal. Les activités antibactériennes des miels et des extraits éthanoliques de la propolis sont plus importantes quand les teneurs en composés phénoliques sont élevées. Aussi, l’activité bactériostatique des deux produits de la ruche est plus importante à l’encontre des bactéries Gram+ comparativement à celle des bactéries Gram-. L’activité antibactérienne à l’égard des souches testées varie en fonction des régions phytogéographiques. Mots clés: Apis mellifera intermissa, Acaricides, Miel, Propolis, Composés phénoliques, Activité antimicrobienne, Activité de la Glutathion S-Transférase, Histopathologie de l’intestin moyen.

Etudiant (e) : NEDJI Neila
Niveau : Doctorat 3ème cycle
Co-encadreur :
Date de soutenance : 7 avril 2015