Effet préventif des extraits de l’Echinacée Purpurea et de Sanguisorba Minor Scop contre une cancérogénèse chimique expérimentale de la peau induite par le 7, 12 DiméthylBenzantracène.
De nombreux essais cliniques évaluent de nouvelles combinaisons de molécules de thérapie ciblée et d’immunothérapie. Cette stratégie thérapeutique en plein essor consiste à utiliser les défenses naturelles de l’organisme pour lutter contre la tumeur. Le but de ce travail est d’étudier l’effet préventif de l'Echinacea et d'extraits de Sanguisorba Minor Scop, seuls ou combinés contre une cancérogénèse chimique expérimentale sur un model murin.
Etude de l’effet préventif de l’oméga trois contenu dans l’huile de poisson contre une cancérogénèse chimique expérimentale induite par le 7-12 diméthyl-benz-antracene, un xénobiotique impliqué dans l’induction du carcinome spinocellulaire
Le carcinome spinocellulaire (CSC) est l'un des cancers cutanés les plus fréquemment diagnostiqués, avec une incidence en augmentation ces dernières années. Bien que généralement moins agressif que le mélanome, il peut entraîner des complications sévères et un taux de mortalité non négligeable lorsqu'il n'est pas détecté et traité précocement. Le CSC est étroitement lié à l'exposition aux UV, aux agents chimiques cancérigènes et à des altérations moléculaires impliquant le stress oxydatif et l'inflammation chronique. L'étude de modèles in vivo est essentielle pour mieux comprendre les mécanismes biologiques sous-jacents au développement du CSC et pour évaluer l'efficacité de nouvelles stratégies thérapeutiques ou préventives. Parmi ces approches, les biothérapies préventives basées sur des composés naturels attirent de plus en plus d'intérêt en raison de leur potentiel à réduire les dommages cellulaires et à moduler les voies de signalisation impliquées dans la carcinogenèse cutanée. Dans cette optique, l'huile de poisson a été sélectionnée comme candidat prometteur pour cette étude en raison de sa richesse en acides gras oméga-3, connus pour leurs propriétés anti-inflammatoires, antioxydantes et immunomodulatrices. De nombreuses études ont suggéré que les acides gras oméga-3 peuvent inhiber la prolifération des cellules tumorales et moduler l'activation des voies pro-inflammatoires telles que NF-κB. Les recherches de la candidate ont porté sur l’évaluation des effets anticancérigènes de l’huile de poisson à travers différentes doses et modes d’administration. Ce travail s’inscrit dans une approche translationnelle visant à mieux comprendre l’impact des acides gras ω-3 sur les processus oncogéniques. Tout d'abord, la candidate a mis en place un modèle animal de cancer spinocellulaire, en s’appuyant sur une approche combinant analyse morphologique et anatomopathologique, dosage de la LDH ainsi que l’évaluation de plusieurs marqueurs du stress oxydatif. Une fois ce modèle établi, elle a étudié l’effet préventif de l’huile de poisson sur la cancérogenèse chimique, en fonction de la dose administrée et de la voie d’administration. Par ailleurs, elle a exploré l’implication de la voie de signalisation NF-κB dans le processus de développement tumoral.
Effets préventifs de différentes substances ‘’Graviola, Dichloroacétate et immunostimulants’’ en application seules ou combinées sur une cancérogénèse chimique expérimentale de la peau
L'objectif principal de notre travail a été d'évaluer les effets préventifs de trois types de substances : la poudre de feuilles de l’Annona muricata (Graviola) à 120 mg/kg, le dichloroacétate (DCA) à 100 mg/kg, et un mélange d'immunostimulants d'origine fongique (Reishi, Shiitake et Maitake à 6,66 mg/kg, associés au β-glucane levurien et à l'arabinogalactane à 6,66 mg/kg) en application seule et combinée sur une carcinogenèse expérimentale de la peau induite chimiquement en deux étapes avec 100 µg de DMBA/ml d'acétone comme initiateur et l’huile de croton comme promoteur. Dans un premier temps, nous avons procédé à la mise au point du modèle animal de la cancérogénèse sur la souche locale de souris swiss albinos en variant soit la dose soit la fréquence d’application de l’initiateur. Les observations morphologiques et histologiques ont permis d’établir le modèle voulu. En deuxième étape, nous avons testé la toxicité chronique de la poudre de feuilles de graviola ainsi que du mélange des deux immunostimulants (β-glucane et arabinogalactane) en utilisant une dose dix fois supérieure à celle utilisée en pharmacopée. Nos résultats histologiques et biochimiques ont confirmé l'innocuité des immunostimulants, tandis que les feuilles de graviola ont montré une reprotoxicité, se traduisant par une baisse de la fertilité. Enfin, nous avons procédé à l'évaluation de l’éventuel effet préventif des substances sur la cancérogénèse expérimentale. Nos résultats ont montré une inhibition totale du développement des papillomes chez les lots traités par toutes les substances testées, qu'elles soient appliquées seules ou combinées. Les paramètres histologiques et hématologiques ont indiqué l’implication du système immunitaire dans la suppression tumorale, avec cependant une plus forte réponse inflammatoire lorsque les traitements sont combinés. Les paramètres du stress oxydant ont indiqué que la suppression tumorale serait probablement due à une augmentation de l’état de stress causé par un cumul de peroxyde d’hydrogène. Notre expérience représente un criblage pour estimer les substances ayant un effet antitumoral et constitue une étape initiale pour tester et sélectionner d'autres substances. Nos modèles pourront servir à l'avenir comme plateforme pour étudier des substances à action prophylactique contre le cancer de la peau.