Thème : Cancérogénèse cutanée et biothérapies
Présentation : La peau constitue une barrière protectrice essentielle entre l’organisme et l’environnement extérieur. Elle est composée de trois couches superposées, allant de l’extérieur vers l’intérieur : l’épiderme, le derme et l’hypoderme. La majorité des cancers de la peau prennent naissance au niveau de l’épiderme. On distingue deux grandes catégories : Les mélanomes, qui sont les plus rares mais aussi les plus agressifs. Les carcinomes, qui représentent environ un million de nouveaux cas par an et se divisent en deux types principaux : Le carcinome basocellulaire, le plus fréquent et le moins dangereux des cancers cutanés. Le carcinome épidermoïde, qui se développe à partir des cellules squameuses de la couche intermédiaire de l’épiderme. Plus fréquent que le mélanome, il est également plus agressif que le carcinome basocellulaire, mais reste moins invasif. Son pronostic est généralement favorable lorsqu’il est diagnostiqué et pris en charge à temps. Il représente environ 20 % de l’ensemble des cancers de la peau, un chiffre significatif compte tenu du nombre de cancers cutanés existants. D’un point de vue biologique, la cancérogenèse cutanée suit un processus en trois étapes : L’initiation : mutation génétique des cellules exposées à un agent cancérogène. La promotion : développement de papillomes, des tumeurs bénignes. La progression : transformation des papillomes en carcinomes malins. Un modèle expérimental couramment utilisé pour étudier ce processus repose sur l’application unique du DiméthylBenz[a]anthracène (DMBA), un agent cancérogène, suivie de l’application répétée d’un agent promoteur, tel que l’huile de croton. Ce protocole permet d’induire l’apparition de papillomes et d’étudier les mécanismes de la cancérogenèse chimique. L’incidence du cancer cutané ne cesse d’augmenter et dépend fortement des facteurs environnementaux. L’influence de l’environnement sur l’apparition des cancers est suspectée depuis le 18ᵉ siècle, mais sa contribution exacte reste complexe à évaluer. Le DMBA, aujourd’hui reconnu comme un polluant atmosphérique majeur, provient de diverses sources, notamment : Les incendies de forêts Les industries métallurgiques Les produits pétroliers et plastiques Les pesticides La fumée de cigarette En parallèle, les produits chimiques issus des industries modernes entrent en contact avec la peau de manière volontaire ou involontaire, augmentant ainsi le risque de cancers cutanés. Ces éléments font du cancer de la peau un enjeu majeur de santé publique, nécessitant une meilleure compréhension des risques et une prévention efficace. Nos recherches s’inscrivent dans une démarche de santé publique, en explorant de nouvelles approches thérapeutiques. De nombreux essais cliniques évaluent des combinaisons de molécules de biothérapie et de thérapies ciblées. Les études bibliographiques suggèrent que les effets de certaines molécules thérapeutiques varient en fonction de leurs associations : Certaines renforcent leur efficacité mutuellement D’autres voient leur effet s’atténuer ou disparaître lorsqu’elles sont combinées Ce constat ouvre un vaste champ d’investigation, en particulier dans l’étude des plantes médicinales, qui offrent un réservoir inestimable de composés bioactifs. Ces recherches sont essentielles non seulement pour notre pays, mais aussi à l’échelle mondiale, afin de développer des stratégies innovantes de lutte contre le cancer cutané.